rp ; vassily & lizz

elle a le regard qui tue (lizz)

Le club de strip. Les danseuses, sur leurs talons vertigineux, qui se déhanchent. Leurs peaux brûlantes, brillantes, suintantes, qui salopent le parquet mais font bander les hommes d'affaires véreux. Le seul soir de leur semaines où ils acceptent de vider leurs portefeuilles. Assis dans un coin, trois clients occupés à mater Poppy, la blonde aux seins refaits, qui faisait le grand écart la tête en bas, pour seule compagnie, Vassily porte son verre à ses lèvres avec un certain dédain. Il aime toujours autant le spectacle, mais l'image de tout ses hommes prêts à bondir pour arracher le peu de tissu qui l'empêche de devenir mac, ça le dégoûte. Qu'ils rentrent leurs queues, au lieu d'essayer de les glisser dans la culotte de tout ce qui bouge. Il lève les yeux au ciel en entendant des commentaires graveleux. C'est une danse, un art. Ils en savent rien, eux, que ses filles s'entraînent des jours entiers pour présenter un numéro. Ils en savent rien, si l'une d'elle s'est cassé la cheville et est pourtant monté sur scène, parce qu'elle a deux gosses à nourrir chez elle. Ils savent juste qu'elle est bonne, qu'ils veulent la baiser et qu'elle devrait porter encore moins de vêtements. Pathétique. Envie de vomir. Il se laisse distraire par les glaçons qui se cognent dans son verre. Quand il relève les yeux, il croise deux yeux qu'il n'a encore jamais vu. Il hausse un sourcil, se redresse. Elle est grande, de longues jambes et une silhouette à damner un saint. Il sourit en coin, la jaugeant. Une cliente ? Il ne l'a jamais vu. Elle a un visage de poupée. Il la dévore des yeux. Elle s'approche de la scène. Elle va monter ? Comme ça ? Elle danse doucement, il sent que sa queue réagit, comme si elle l'appelait. Joueuse de flûte, lascive comme une chatte alors que le serpent réagit. Il la suit, de loin, imagine son corps rougis se tordre et supplier. Il durcit. Elle touche la barre, elle a l'air de prendre confiance. Il capte son regard, attend de voir. Par réflexe, il boit une gorgée, cachant son sourire derrière l'opacité de l'alcool. Un sifflement sur sa gauche lui fait tourner les yeux, furieux. Il sert le poing. À lui. Il lui a même pas parler. Mais il n'aime pas que d'autres assistent à son spectacle. Que d'autres la remarquent. Il la regarde de nouveau et se laisse hypnotiser. Elle danse bien. Pour lui. Il sait que c'est pour lui, il le sent dans ses entrailles. Ça fait frisonner son corps. Qui est-elle ? Il veut savoir. Il va le savoir. Il doit le savoir. Il se lève, s'avance un peu, juste pour la voir de plus près, pour virer les parasites de son champs de vision. Pour mater, pour se délecter, pour savourer. Pour prendre ce qu'elle lui donne. Tout ce qu'elle est prête à lui donner. Il se lèche la lèvre, croise les bras sur son torse. La dévore à l'intérieur. Dans sa tête, ils enchaînent. Il attend. Qu'elle finisse, qu'elle redescende sur terre, qu'elle le rejoigne en bas. Il attend qu'elle se pose. Ailes d'argent, invisibles, qui battent et l'entourent, vêtements de velours qu'il aimerait caresser. C'est dans sa tête. Tout ça, c'est dans sa tête.