rp ; marion & vassily

Good Morning America

soul kitchen (marion)

Déjà le matin. Son bras se lève, se pose sur ses yeux fermés. Le deuxième se tend, cherche et ne rencontre que du vide. Sa femme n'est pas là. Elle n'est pas rentrée, hier. Probablement un rendez-vous. Il souffle. Lui aussi, il est rentré tard. Mais il aurait bien besoin d'elle maintenant. Il baille et se force à se lever. Il enfile un jogging mais reste torse nu. Chez lui, c'est rare qu'il fasse l'effort d'enfiler quelque chose, sachant que toutes les personnes présentes l'ont déjà vu à poil, et pire encore. Mais depuis l'arrivée de Marion, il essaie de faire l'effort. Pas par pudeur. Plus pour pas le faire s'enfuir en courant. Vassily pousse la porte et sort. Sur la porte de sa sœur, un post-it qui l'informe qu'elle a du filer tôt. Merde. Il reprend sa route et l'odeur de la bouffe le fait se redresser. Bénis sois-tu, Marion. Il sourit en coin en entendant la voix retentir et se glisse dans l’entrebâillement de la porte. « Faut pas me le dire deux fois ! » Il gronde comme un ours, son accent rocailleux de russe endormi qu'il n'a jamais réussi à faire partir. Depuis le temps qu'il vit en Amérique, il devrait parler avec l'accent de New-York. Mais ses putains d'origines lui colle aux cordes vocales. « Putain que ça sent bon. » Il vient voir, reniflant par dessus l'épaule de son nouveau coloc. « Y a du café aussi ? » Il sourit en coin, se sentant tout de suite mieux. Ça fait du bien de pas être seul.    

Good Morning America

soul kitchen (marion)

« Elle est très bien, ma cafetière. Faut juste savoir lui parler. » Comme pour le prouver, il s'en approche et pose la main dessus. « Hein chérie ? » Il la débranche, la rebranche, et elle ronronne en se mettant en marche. Un sourire satisfait étire ses lèvres, comme si il venait d'inventer l'eau en poudre. La remarque sur sa sœur, et le geste un peu intime mais pas dérangeant, le fait sourire tranquillement. C'est une routine. Un matin calme. Ça fait du bien. « Elle est toujours occupée. À courir à droite à gauche. Tu t'habitueras. » Même si elle lui manque, quand elle file comme ça. Il souffle en se disant qu'il devrait l'inviter au restaurant un de ces soirs. Passer du temps avec elle. Un autre bâillement lui fait oublier ses bonnes résolutions. À la place, il regarde Marion faire en se servant son café dans l'un de ces énormes mugs estampillés « I love New York » qu'il a trouvé dans une boutique souvenir. Le genre de truc qu'il aurait trouvé débile en règle générale. Mais sa sœur avait trouvé ça très drôle de le lui offrir à Noël, à leur premier Noël de liberté. Il pouvait pas s'en séparer. Il s'assied en face de Marion, buvant une longue gorgée qui lui déchira la gorge, mais fît se détendre tout le reste de son corps. Il chope une assiette et l'attaque avec appétit, relevant les yeux à la nouvelle. « Hey, c'est cool. Félicitations ! » Il le regarda, fronçant les sourcils. « Mais tu sais que t'as pas besoin de chercher si loin ? Je te fais passer chez moi, si t'as besoin de faire des heures. » Avoir une boîte de nuit pourrait avoir ses avantages. Il replonge le nez dans son assiette, faisant honneur à son assiette. « Enfin je dis ça. C'toi qui vois. » La bouche pleine, c'est pas sexy, il fait de son mieux, mais bon. Faut pas trop lui en demander le matin.

Good Morning America

soul kitchen (marion)

Il se redresse, fronce un peu le nez et les sourcils. « Comment ça, tu n'as pas le niveau ? » Il hausse les épaules. « C'est comme ça qu'on apprend. En sautant dans la fosse aux lions. » C'est comme ça que lui avait fait, en tout cas. Avec le recul, il devrait se dire que ce n'était peut-être pas le plus simple. Mais c'est en prenant des coups qu'on se relève. Qu'on se muscle et qu'on se solidifie. Mais il va pas le forcer. Il a l'air si fragile, Marion, il veut pas le forcer à voler en éclats. Il mange un peu et hoche la tête simplement. « Et personne ne m'appelle Monsieur Ivanov. » Ce qui est vrai. Il déteste ça. Ça lui fait penser à son père, ce connard inconnu qui les avaient forcés à quitter le pays. Il voulait pas devenir comme lui. Sans même savoir qui il était. Pas une chose simple au quotidien, pas besoin qu'on le lui rappelle. Il termine son assiette à grands coups de fourchette et sourit simplement en entendant la voix s'élever à nouveau. Ça c'était plutôt une bonne raison. La chasse à la Sam qu'il faisait désespérément. D'un coup, il comprend. Et sourit juste, plus doucement, couvant le brun de regard protecteur. C'est toute une histoire, ça. Il acquiesce légèrement. « Bien sur. Je te promets de chercher. » Et il le pense sincèrement. Même si cette fille n'a probablement pas envie d'être retrouvée – elle ne serait pas aussi dure à trouver sinon. Mais il a le droit de retrouver sa sœur. Une pensée traverse l'esprit de Vassily, visage doux, cheveux blonds et yeux bleus. Les mêmes que les siens. Si Petra disparaissait, jusqu'où irait-il ? Probablement encore plus loin. Il retournerait le monde pour la ramener à la maison. Comme la première fois qu'il y avait pensé, ça ne lui donna que plus de motivation pour aider le brun.

Brun qui bougea, se leva, et ramena une enveloppe. Un haussement de sourcils plus tard, Vassily l'ouvrit et regarda dedans. Il releva les yeux vers son invité. « C'est pourquoi ? » Il comprend pas bien. Pourquoi il se ferait payer ? Pour sa présence ? Des flash de la prostitution, du cash laissé sur l'oreiller, des regards salaces, des griffes, de l'impression d'être souillé. Tout ça refait surface, il a un frisson et repose l'enveloppe sur la table. Comprenant pas pourquoi il recevait de l'argent pour ça. Il avait fait quoi ?